Au Midem, guerre totale à la licence globale

Publié le par Takana

Depuis quelques années, c'était le «piratage» qui servait de défouloir lors du Midem pour expliquer des ventes en berne. Cette année, alors que le marché semble se porter mieux (lire ci-contre), les participants à la grande kermesse annuelle de l'industrie musicale, qui débute à Cannes ce week-end, s'apprêtent à éreinter une nouvelle cible : la licence globale, ce mécanisme qui vise à légaliser les échanges d'oeuvres via le Net en échange d'une rémunération forfaitaire.


«Licence inique». La manifestation doit permettre aux producteurs français d'associer leurs camarades du monde entier à leur opposition au dispositif, dont la première étape a été votée par des députés de droite et de gauche juste avant Noël, au début de l'examen du projet de loi sur le droit d'auteur. «Il y aura des interventions et des prises de parole partout, c'est la grande affaire du moment», indique un porte-parole de l'organisation. Le menu des différentes conférences et déjeuners de presse donne le ton : de la Sacem («Licence inique, droit d'auteur condamné et auteurs sacrifiés») au Syndicat national des éditeurs phonographiques, tous comptent étriller le vote des députés. Des artistes devraient aussi profiter des concerts qui rythment le Midem pour dénoncer la licence globale sur scène. «On va bientôt avoir la culotte de Madonna avec marqué "non à la licence globale" sur la tête de Bernadette Chirac», raille un salarié de la filière musicale, pourtant antilicence. «On flippe un peu, on va être chahutés», s'inquiète le salarié d'une des sociétés civiles d'artistes-interprètes qui a pris position en faveur de la licence globale.

Le Midem sera le point culminant d'un travail d'agit-prop mené par une bonne partie de la filière depuis début janvier. Avec pour objectif l'annulation du vote, comme le veut aussi le gouvernement, dont certains membres s'affichent avec des artistes en colère : Goldman et Calogero chez Sarkozy lundi ; Zazie et Julien Clerc, jeudi, avec Dominique de Villepin.

Caricatural. La Sacem a aussi lancé une pétition, visible sur son site web et relayée auprès des auteurs, artistes et professionnels afin de lutter contre «la fin de la création musicale», rien moins. Elle sera remise au président de l'Assemblée nationale, Jean-Louis Debré, juste avant la reprise de l'examen du texte, prévu courant février. Une agitation caricaturale qui finit par porter ses fruits. D'ores et déjà, certains parlementaires pro-licence globale s'apprêtent à composer, notamment le député UMP Alain Suguenot qui veut bien «faire avancer les choses» afin «d'éviter un psychodrame».

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