Inde: ces filles qui manquent à l’appel

Publié le par Takana

Un demi million de filles ne naissent pas en Inde chaque année à cause de la préférence des parents pour la naissance d’un garçon plutôt que d’une fille, selon une étude publiée en ligne aujourd’hui par la revue médicale The Lancet. Bien qu’il soit interdit de déterminer le sexe du fœtus et de pratiquer une IVG en fonction de la préférence sexuelle depuis 1994, l’échographie est utilisée à cette fin en Inde depuis une vingtaine d’années. L’équipe de Prabhat Jha, de l’Université de Toronto (Canada) et de Rajesh Kumar (Chandigarh, Inde) a chiffré le déficit de naissances féminines grâce à un recensement lancé en Inde en 1998 auprès de 1,1 million de ménages.

Les chercheurs ont étudié le rapport entre naissances masculines et naissances féminines pour plus de 133.700 naissances intervenues en 1997. Ils ont constaté que dans les familles où le premier enfant était une fille il naissait en second 759 filles pour 1.000 garçons. Lorsque les deux premiers enfants étaient des filles, le ration pour le troisième était de 719 filles pour 1.000 garçons. Le déficit est plus fort chez les femmes éduquées mais ne varie pas en fonction de la religion.

En s’appuyant sur les ratios connus dans les autres pays, les chercheurs ont calculé qu’il aurait dû naître entre 590.000 et 740.000 filles supplémentaires en 1997. Ils estiment qu’au moins 500.000 fœtus filles ont été avortés pour des raisons de préférence sexuelle. En Inde élever une fille est considéré comme une lourde charge à cause de la pratique persistante de la dote. Une fois mariée, la fille appartient à sa belle-famille et n’est pas un soutien pour sa propre famille. En extrapolant leurs calculs, Prabhat Jha et Rajesh Kumar concluent que 10 millions de filles ne seraient pas nées en Inde ces vingt dernières années à cause de cette préférence sociale pour les garçons.

Publié dans Monde

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