Vent de panique à la Bourse de Tokyo

Publié le par Takana

Première historique : le marché japonais a annoncé mercredi sa fermeture prématurée suite au scandale retentissant déclenché par l'affaire Livedoor • Au même moment, l'indice Nikkei chutait de 2,94% •

Berezina à la Bourse de Tokyo. Pour la première fois de son histoire, le marché japonais a été contraint mercredi d'annoncer sa fermeture prématurée, suite au scandale qui a éclaboussé le portail internet Livedoor et son jeune patron, Takafumi Horié.

Face à l'énorme volume d'ordres qui menaçait de saturer le système informatique, la Bourse a décidé de suspendre toutes les opérations vingt minutes avant la clôture, alors que l'indice Nikkei plongeait de 2,94%. Dans la foulée, la plateforme boursière a annoncé qu'elle allait raccourcir de trente minutes sa séance à partir de jeudi et jusqu'à nouvel ordre, afin de permettre à ses ordinateurs de gérer sans risque de panne le volume de transactions inhabituel.

L'affaire Livedoor, un groupe jusqu'à présent adulé comme un modèle du dynamisme et du succès de la «nouvelle économie» au Japon, avait déjà fait dégringoler le Nikkei de 2,84% la veille, les investisseurs craignant une contagion du scandale à l'ensemble du secteur internet.

Tout a démarré lundi soir par une perquisition surprise au siège de Livedoor et au domicile de Takafumi Horié, soupçonné par le procureur de Tokyo d'avoir manipulé des cours boursiers en 2004 en diffusant de fausses informations relatives à l'acquisition d'une société. Selon la presse nippone, la justice suspecte également le groupe internet d'avoir falsifié son bilan en 2004 dans le but de dissimuler une perte et de faciliter l'achat d'une équipe de baseball professionnelle
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La nouvelle a aussitôt provoqué un mouvement de panique chez les investisseurs. A 33 ans, Takafumi Horié était devenu le plus flamboyant représentant d'une nouvelle génération de patrons, bousculant le consensus feutré de règle dans les milieux d'affaires japonais avec ses tenues décontractées, ses déclarations à l'emporte-pièce et ses méthodes «à l'américaine».

Mais il est rapidement devenu un paria. Livedoor, société dont l'action avait été volontairement introduite à un prix très bas afin de séduire les petits investisseurs - et dont le cours évoluait largement en fonction des apparitions médiatiques de Horié - a naturellement vu son titre s'effondrer à la Bourse de Tokyo.

Selon les analystes, le psychodrame de mercredi rappelle le «lundi noir» de 1987, lorsque la Bourse de New York avait également dû fermer précipitamment en raison d'un crash provoqué par des ventes massives de la part d'investisseurs institutionnels.

Publié dans Asie

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