Sarkozy charge le téléchargement

Publié le par Takana

Libération
Dans le domaine de la culture non plus, Nicolas Sarkozy n'aime pas les «voyous».  «Si je suis élu président, a-t-il promis mercredi soir à Paris devant un parterre de personnalités pas très people , il n'y aura pas de licence globale en France.» Comprendre : pas de consommation de musique sur Internet au forfait, comme le prônent un certain nombre d'acteurs du réseau. «Je n'accepterai pas le vol organisé sous prétexte de jeunisme, je me battrai pour le respect du droit d'auteur», a lancé le candidat. Applaudissements des quelques centaines de personnes réunies à la discothèque le Show Case, parmi lesquelles les réalisateurs Elie Chouraqui et Danièle Thomson, Renaud Donnedieu de Vabres, ministre de la Culture candidat à sa propre succession, ou encore l'écrivain Jean d'Ormesson.

«Priorités». Puis cette autre promesse, toujours musicale : «Il faut pour l'industrie du disque un vrai plan de sauvetage, comme ont pu en bénéficier hier l'industrie de la sidérurgie ou celle du textile.» Applaudissements particuliers de Pascal Nègre, patron d'Universal Music France. Il y avait aussi Dominique Farrugia, ex-Nul, et la dramaturge Yasmina Reza, qui prépare un livre sur Sarkozy.
Pour le reste, le candidat UMP a égrené ses «cinq priorités pour la politique culturelle», assez générales : diversité culturelle, valorisation du patrimoine, enseignement artistique, arts et culture dans les quartiers, développement du numérique. Nicolas Sarkozy n'a pas voulu ajouter d'huile sur le feu de l'intermittence : «Je mesure pleinement le rôle joué par les intermittents du spectacle, sans lesquels il n'y aurait pas de spectacle vivant, pas de création cinématographique ou audiovisuelle», a-t-il affirmé. Un nouveau protocole d'accord sur l'assurance-chômage est entré en application il y a quelques jours . «Je pense qu'il faut le laisser vivre et en faire le bilan dans quelques mois.»
L'avenir de la télévision publique a occupé une part importante du discours. «C'est un fait, l'audiovisuel public est actuellement sous-financé. Nous devons trouver des solutions, sans tabous», a lancé le candidat. La solution serait-elle plutôt côté publicité ? «C'est simple : soit on l'interdit, soit on l'autorise comme sur les chaînes privées, à armes égales.» Comme, par ailleurs, Nicolas Sarkozy n'est pas favorable à une augmentation de la redevance, la solution «sans tabous» semble trouvée. Il n'y aurait en tout cas pas de nouvelles privatisations de chaînes, mais une «rationalisation». 
«Identité». Dans une phrase de Claude Lévi-Strauss ­ «L'identité n'est pas une pathologie.» ­, Nicolas Sarkozy a trouvé un argument supplémentaire en faveur de l'«identité nationale» et de son ministère ad hoc , ainsi qu'une raison du soutien des milieux culturels : «On ne peut pas invoquer la diversité culturelle si l'on ne croit pas à l'identité.» Enfin, c'est promis, on n'abandonnera pas l'art à la seule loi du marché, puisqu' «on passera d'une politique de gestion à une politique de civilisation», pas moins.

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